Tchalou: de la N2 à la Ligue A en quatre ans
Tchalou a marqué l’histoire du volley-ball avec ce titre en Ligue B.
- Publié le 20-03-2019 à 15h38
- Mis à jour le 20-03-2019 à 16h49
Tchalou a marqué l’histoire du volley-ball avec ce titre. Le modèle des Chapelloises doit être unique en son genre. Dans l’équipe de Tchalou qui a décroché la montée en Ligue A, sept joueuses ont connu toutes les divisions depuis la P4. Le groupe a une moyenne d’âge de 18 ans ! Dans ce noyau, deux joueuses affichent 14 ans et une vient d’avoir 16 ans ! Impressionnant. Ugo Blairon, l’entraîneur, a toujours cru en ce projet ! Entretien.
Quel sentiment vous a animé, au moment du sacre de Ligue B ?
"Une grande valse d’émotions. Je ne peux pas la résumer en un seul mot. C’était un mélange de fierté, de soulagement et d’incrédulité. On l’a fait ? On l’a vraiment fait !"
Il y a eu un moment clé au cours de cette saison ?
"Le groupe a été en constante évolution. Malgré tout, il a parfaitement négocié la période des gros matchs. Le soir de notre victoire 0-3 à Aubel, le groupe a pris conscience qu’il avait les qualités pour aller au bout."
Vous souvenez-vous de vos débuts à Tchalou ?
"J’ai intégré pleinement la structure il y a quatre ans. Mon père devait se concentrer sur ses activités de directeur sportif. Je venais de terminer ma carrière au sein de l’élite en tant que joueur. Le club était descendu en N2. Il fallait relancer le projet."
Chaque année, Chapelle a évolué…
"C’était le but. C’est un long travail, de nombreuses personnes. On a développé la communication, l’équipe première, les VIP et l’école des jeunes. J’étais certain de pouvoir aller en Ligue A avec cette formation."
Quatre ans plus tard, vous comptez six titres et deux montées…
"Ce n’est pas mal… J’ai enfin réalisé il y a quelques jours, en parlant avec mon épouse."
À propos d’Agatha, elle est dans le groupe, c’est votre capitaine et relais sur le terrain ?
"Elle a un rôle important. C’est le ciment de l’équipe. Elle est plus âgée, elle a de l’expérience et elle joue parfaitement son rôle."
Avec ce noyau, vous avez misé sur la potentialité.
"On n’a pas besoin de mercenaires. Dans chaque fille, on a décelé un potentiel qu’on a travaillé. On fera encore la même chose, pour cette montée en Ligue A."
Vos filles étaient bénévoles, jusqu’à la prochaine saison, ce ne fut pas trop compliqué de les conserver ?
"Chez nous, elles peuvent poursuivre leurs études tout en jouant à un haut niveau. Elles ont la chance de pouvoir compter sur une structure professionnelle, avec du scouting et trois préparateurs physiques qui sont les meilleurs de Belgique."
Vous qui planifiez tout, quel est votre projet pour la Ligue A ?
"Le premier est déjà acté. On va continuer avec un groupe jeune et en lequel on croit. Soit on me traitera de con en fin de saison, soit on me traitera de génie. La frontière est mince entre les deux. On va viser le maintien. On a sept mois pour bien préparer ce nouveau défi. Je rêve surtout d’aller le plus loin en Coupe de Belgique. C’est la plus belle des compétitions, selon moi."
Un modèle unique !
Il est impossible de résumer les innovations de Tchalou en un seul texte. Mais le club a véritablement développé sa communication au cours des dernières années. Il a même sa propre Web TV, avec un plateau virtuel. “On a essayé de mettre toute une série de choses en place”, explique Ugo Blairon qui a un master en communication. “On a développé le sponsoring, les VIP… ”
Le jour de la victoire contre Aubel, il y avait même une BD qui résumait l’épopée de Chapelle. Le modèle actuel de Tchalou est digne des plus grandes structures professionnelles. “On n’est pas encore au niveau de ce qui se fait au top chez les hommes, mais on progresse bien. Il y a encore de beaux défis à relever. Chaque année, il y a des innovations, pour ne pas stagner.”
En Ligue A à… Thuillies
Dominique Blairon associe l’ensemble des entraîneurs à ce sacre. Depuis vingt ans, Dominique Blairon est la figure de proue de Chapelle, même si l’homme veut rester modeste. Directeur sportif du club, il est derrière le succès de Tchalou volley. “Ce serait réducteur de résumer cela au sacre des Blairon”, insiste l’homme. “On dispose de plus de 20 coachs qui travaillent, depuis le début, sur ce projet. Ce succès, c’est aussi le leur !” Dominique Blairon a toujours rêvé de pouvoir compter sur son fils dans la structure. “Mais je ne pouvais pas le forcer. Cela devait être son envie. Aujourd’hui, je peux le dire, il a fait le meilleur choix de toute sa carrière. Ugo est né pour être entraîneur. Il a ça en lui !”
Le duo est complémentaire. Aujourd’hui, Tchalou compte plus de 250 membres. “Chaque année, on a une quinzaine de filles qui viennent rejoindre le projet, grâce au Tchalou Game. C’est une activité pour les enfants de 3 à 8 ans qui concerne une soixantaine de jeunes.”
En août prochain, le club pourra compter sur une nouvelle salle. “Le complexe de Thuillies sera opérationnel pour la prochaine saison. Il disposera de 250 places assises, d’une surface de jeu parfaite pour la Ligue A et de bureaux pour l’ASBL. On va pouvoir continuer à développer notre projet sur la région de Thuin qui n’a pas de véritable locomotive sportive, tout en poursuivant nos activités à Chapelle.”
À terme, Tchalou veut “une Ligue A, une Ligue C et une N2. On aura alors un beau vivier pour le top niveau, tout en poursuivant nos missions”.